Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankaly Keita, a procédé, le Vendredi 16 octobre, au lancement d’alimentation en eau potable de Bamako à partir de la localité de Kabala.
Cette cérémonie forte de signification a réuni, pour la circonstance, les nombreux partenaires techniques et financiers avec à leur tête la Banque Mondiale, représentée par Pierre Kamano, le ministre de l’Industrie et de la Promotion des Investissements, Mamadou Gaoussou Diarra et les PDG des structures de gestion de l’eau et du patrimoine de l’eau.
Le maire de la commune V, qui a eu l’honneur de recevoir les hôtes de cette importante cérémonie, a dans son discours de bienvenue remercié les plus hautes autorités pour le choix porté sur sa commune pour abriter cette cérémonie de lancement. « Kabala, nous en avons entendu parler depuis plusieurs années déjà. Nous en avions rêvé. Aujourd’hui ce rêve est devenu réalité à travers la présente cérémonie », s’est-il réjoui. Avant d’ajouter que l’un des défis majeurs auxquels les collectivités au Mali sont confrontées, est bien le problème d’accès à l’eau potable et la commune V ne fait pas dérogation. L’accès à l’eau et l’assainissement constitue des composantes majeures des PDESEC de toutes les communes du district, c’est pourquoi le projet Kabala cadre parfaitement avec leurs objectifs.
Pierre Kamano, représentant de la Banque Mondiale chef de file des PTF, dira que cette cérémonie marque le démarrage effectif d’un projet d’un coût total de plus de 200 milliards pour lequel la Banque Mondiale contribue à hauteur de 40 milliards de FCFA. Selon M. Kamano grâce à cet ambitieux projet, près de 150 milles mètres cubes d’eau supplémentaires seront produits et distribués chaque jour dans l’ensemble des quartiers de Bamako. Cela Constitue la première tranche d’un vaste programme qui vise la production de 300 milles mètres cubes d’eau par jour pour satisfaire ainsi les besoins des populations en eau de la capitale. Le chef de file des PTF, Pierre Kamano a tenu particulièrement à saluer le cadrage institutionnel malien dans la gestion de l’eau et des infrastructures de l’eau à travers la division du travail entre deux sociétés publiques. Ce partenariat public-public mis en place au Mali, avec une société de patrimoine publique, la SOMAPEP-SA en charge des investissements et de l’exploitation publique, la SOMAGEP-SA en charge de la production et de la distribution de l’eau. Grace à ce projet, 390.000 personnes supplémentaires bénéficieront d’un accès à l’eau et 220.000 personnes verront une amélioration du service de l’eau potable tant au niveau de la pression que du temps de desserte. 13km de conduite de gros diamètre seront réalisées et 600 km de canalisation pour une capacité de stockage de 20.000 mètres cubes pour permettre une meilleure répartition de l’eau produite. En plus d’un reliquat de 12 milliards débloqué, la Banque mondiale va débloquer pour la seconde phase du projet Kabala environ 15 milliards de FCFA dans les mois à venir pour renforcer l’alimentation en eau de 6 villes secondaires.
Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankaly Keita, en ce qui le concerne, dira que Kabala du rêve devient réalité. Après plusieurs années, le projet est enfin dans sa phase active. « Kabala dont l’objectif est de satisfaire durablement les besoins en eau potable de la ville de Bamako et environs contribuera à révolutionner, certainement le secteur de l’hydraulique urbaine au Mali » a –t-il souligné. En effet, compte tenu de la démographie galopante, Bamako comptait en 1960, 100.000 âmes et avoisine de nos jours 2.500.000 habitants. Une situation qui accentue les besoins en eau potable en créant un déséquilibre entre l’offre et la demande. Les efforts consentis par les PTF se sont concrétisés par allocation financière sous forme de don et de prêts pour plus de 170 milliards de FCFA. « Les travaux du lancement de cet après-midi concernent la composante du projet financée par la BanqueMondiale pour un montant de 40 milliards de FCFA. Ces travaux porteront sur la construction de 02 réservoirs de 10.000 mètre cube à Bacodjikoroni, des conduites de transfert d’eau de 12,5 Km d’un réseau de distribution primaire et secondaire de 207 km, d’un réseau tertiaire de 400km, 3000 branchements et enfin 300 bornes fontaines », a-t-il annoncé. L’eau et l’assainissement allant de pair, donc pour gérer les déchets liquides que ces infrastructures engendreront, le ministre a salué le financement des travaux du schéma directeur d’assainissement de Bamako, par la BAD. C’est sur des notes d’espoirs qu’il conclura son intervention avant de donner le premier coup de pelle consacrant le lancement du Projet dit de Kabala.