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Abdoulaye Idrissa Maïga réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué ?

Avec l’ex-président de la république sénégalais, Abdoulaye Wade, dont le premier septennat a été fortement marqué par des départs de Premiers ministres, c’est sans doute Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) qui détient la palme d’or en termes de remaniements ministériels. En quatre ans de pouvoir, IBK est déjà à son quatrième Premier ministre.

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Le premier s’appelait Omar Tatam Ly, qui a dû jeter l’éponge parce que se refusant à être le faire-valoir du fils du chef de l’Etat, en la personne de Karim Kéïta. Le deuxième est Moussa Mara, limogé pour son entêtement. On se rappelle, en effet, que c’est ce Premier ministre qui, envers et contre tous, avait décidé de se rendre à Kidal, occasionnant un affrontement meurtrier entre les forces armées maliennes et les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Quant au troisième PM, c’est-à-dire, Modibo Kéïta, il aura été emporté, dit-on, par le front social en ébullition depuis quelque temps ; en témoignent les grèves perlées dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Et vint maintenant Abdoulaye Idrissa Maïga qui, hier 10 avril 2017, a été officiellement installé dans ses fonctions. Précédemment ministre de la Défense, ce natif de Gao est connu pour être un hiérarque du sérail, du fait de sa proximité avec IBK dont il fut d’ailleurs le directeur de campagne. C’est dire que le nouveau Premier ministre bénéficie de beaucoup de préjugés favorables à même de lui permettre d’avoir les coudées franches. Seulement, réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué ? On attend de le voir à l’œuvre pour le juger, tel un maçon au pied du mur. Car, il faut le dire, la tâche est titanesque et les défis nombreux. L’un de ces défis à relever est de travailler à calmer le front social. Ce qui est loin d’être une sinécure, tant les attentes des Maliens sont immenses.

En un an, beaucoup d’eau pourrait couler sous les ponts

Encore faut-il que Abdoulaye Idrissa Maïga dont on dit qu’il est « un homme assez têtu », sache discuter et négocier avec les syndicats afin de détendre la situation dans un pays où les besoins sociaux de base restent entiers. Et toute autre attitude risquerait d’envenimer la situation. Le deuxième chantier sur lequel est attendu le nouveau chef du gouvernement malien, est la lutte contre l’insécurité. C’est la priorité des priorités, étant donné qu’on ne peut rien entreprendre ni construire dans un pays, sans sécurité. Or, c’est peu de dire que le Mali actuel est loin d’être un pays sûr ; en témoignent les attaques terroristes quasi-quotidiennes qui endeuillent de nombreuses familles. A cela s’ajoute le rapt d’Occidentaux par des bandes armées, faisant du Mali, notamment dans sa partie septentrionale, un no man’s land. Abdoulaye Idrissa Maïga doit donc travailler à rassurer les Maliens qui, de guerre lasse, ne savent plus à quel groupe armé ni à quel djihadiste se vouer. En le faisant, il donnera la preuve qu’il est un « Premier ministre qui est venu pour essayer de relever les défis et non pas un Premier ministre directeur de campagne », comme le pensent à tort ou à raison certains qui voient en sa nomination, une volonté à peine dissimulée du président IBK de préparer la prochaine présidentielle qui a lieu dans un an. Cela dit, en un an, beaucoup d’eau pourrait couler sous les ponts. Et qui dit d’ailleurs que d’ici là, IBK ne nommera pas un autre Premier ministre qui ferait le cinquième en un mandat, soit un Premier ministre par an ?

Source: journaldumali

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