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Abandon de la mutilation génitale féminine/excision: L’AECID LANCE UN PROJET POUR 18 MOIS

L’Agence espagnole de coopération internationale au développement au Mali (AECID) a organisé, vendredi dernier, dans la salle de conférence du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF), la cérémonie de lancement du projet : «Contribuer à la promotion de l’abandon de la mutilation génitale féminine/excision dans la région de Kayes et l’ensemble du Mali à travers l’implémentation du Plan d’Action National 2015-2019 pour l’abandon de la pratique de l’excision».

La rencontre était présidée par le secrétaire général du MPFEF, Mohamed Attaher Maïga, qui avait à ses côtés Juan Ovejero Dohn, coordinateur général de la coopération espagnole au Mali, les représentants des ministères sectoriels partenaires du projet. Etaient également présentes plusieurs personnalités administratives et civiles. Pour l’occasion, Mohamed Attaher Maïga a exprimé toute sa gratitude au coordinateur général de l’AECID pour sa disponibilité et son engagement personnel dans le financement de ce projet pour un montant de 200.000 euros, soit 131 millions de francs cfa, sur une période de 18 mois. Selon le secrétaire général du MPFEF, ce bel exemple pilote de coopération contribuera à informer et sensibiliser une large population, à mettre fin aux violences basées sur le genre, notamment les Mutilations génitales Féminines/Excision (MGF/E) dans la région de Kayes et dans le district de Bamako. Il a ajouté que dans la Région de Kayes et dans le District de Bamako, les taux de prévalence des MGF/E sont respectivement de 95% et de 90% des femmes en âge de procréer. Ces fortes prévalences, a précisé M. Maïga, expliquent la persistance de cette pratique qui est due à des facteurs socio-culturels et religieux. «Permettez-moi de rappeler que la question de l’abandon des MGF s’inscrit dans un processus dynamique de changement social qui figure dans les priorités des plus hautes autorités du Mali. C’est pourquoi, de nombreuses initiatives et actions ont été développées ou sont en cours par les structures étatiques, les organisations de la société civile et les partenaires au développement pour amener les populations, les leaders communautaires, les décideurs et les leaders d’opinion à un changement de comportement favorable à l’abandon des MGF/E. C’est en soutien à ces efforts que les autorités du Mali ont créé le Programme national de lutte contre l’excision et le Comité national d’action pour l’abandon des pratiques néfastes», a rappelé le secrétaire général du MPFEF.
En outre, Mohamed Attaher Maïga a évoqué la mise en œuvre de la politique nationale et ses plans d’actions pour l’abandon des MGF/E et la célébration des journées internationales le 6 février sous le thème «Tolérance zéro aux MGF/Excision». Il a indiqué que de nombreux documents stratégiques ont été élaborés ou sont en cours d’élaboration pour mettre fin aux violence basées sur le genre (VBG), y compris les MGF/E. Il s’agit notamment de la Stratégie nationale de communication holistique sur les VBG, de l’avant-projet de loi contre les VBG. Le secrétaire général du MPFEF a ajouté que le présent projet vise à «contribuer de façon efficace à améliorer les conditions de vie des femmes et des filles de la Région de Kayes et du Mali en général» et de «contribuer à la réduction de la prévalence des MGF dans la région de Kayes et l’ensemble du Mali à travers l’implémentation du plan d’action national 2015-2019 du Programme national de lutte contre l’excision (PNLE) pour l’ abandon de la pratique de l’excision».
De son côté, le coordinateur général de la coopération espagnole au Mali a souligné, citant l’index de développement humain (IDH) 2016, que le Mali s’est classé 175ème alors qu’il occupe le 150ème rang dans l’index d’iniquité de genre. Il a ajouté que l’excision (MGF) est une des 16 pratiques discriminatoires envers les femmes au Mali. Selon Juan Ovejero Dohn, l’excision (MGF) est une violation des droits humains. M. Dohn a aussi déploré que la pratique des MGF soit exacerbée par le fait que le Mali n’ayant pas une loi bannissant la pratique, des victimes, femmes et filles, des pays voisins où la pratique est interdite sont emmenées au Mali pour subir la mutilation. L’Espagnol a conclu son intervention en rappelant que la loi VBG est non seulement attendue mais nécessaire pour afin aligner le Mali sur les engagements internationaux et régionaux.

Issa Baradian TRAORÉ

L’Essor

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