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A la Une : les trois ans au pouvoir de François Hollande

Tribunes, interviews et éditoriaux se bousculent dans les journaux à l’occasion du troisième anniversaire, donc, de l’élection de François Hollande à la présidence de la République.

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Avec un premier constat, dressé par Alain Duhamel dans Libération : « c’est un anniversaire, ce n’est pas une fête. François Hollande entame sa quatrième année au palais de l’Elysée dans un climat toujours aussi noir. Le chômage vient de dépasser la barre terrible des 3,5 millions de demandeurs d’emploi, une réalité qui efface toutes les autres. » Cependant, tempère Alain Duhamel, « depuis les événements de janvier, François Hollande est regardé autrement, non plus comme une personne déplacée, mais comme un président respectable, comme un symbole honorable. (…) Par ailleurs, le chef de l’Etat s’affirme de plus en plus sur la scène internationale. Les Français n’en ont pas vraiment conscience, et le gain électoral reste nul. Il n’empêche : la diplomatie française (dont la diplomatie casquée) est redevenue la plus active et la plus cohérente d’Europe, que ce soit au Moyen-Orient, au Sahel, en Afrique subsaharienne et, avec l’Allemagne, au sein de l’Union. »

Alors, s’interroge Alain Duhamel, « une reconquête improbable est-elle encore possible ? Le préalable, chacun le sait, passe par l’amélioration de la situation économique. De ce côté-là, des motifs sérieux d’espérance existent. (…) Si cela se confirme, le climat de 2016 et de 2017 sera différent. Ce ne sera pas la solution de tous les problèmes, mais un préalable sera levé. Une autre bataille commencera. »

Autre regard, autre jugement, celui de Nicolas Sarkozy dans Le Figaro. Sans surprise, le président de l’UMP dresse un bilan sans concession des trois années de mandat de François Hollande. « Il a déjà battu tous les records en promesses non tenues, s’exclameNicolas Sarkozy. De mémoire de citoyens, jamais la France n’avait été si profondément trompée. L’échec le plus flagrant est celui du chômage : le ‘Moi président je réduirai le chômage’ est devenu ‘moi président j’ai assisté impuissant au record du nombre de chômeurs’. Cet échec n’est pas seulement passif puisqu’il a personnellement contribué à ce désastre par une politique fiscale d’une brutalité sans précédent. Il a tant promis et au final si peu tenu, soupire encore l’ancien président. Trois années de tromperies. Quel triste anniversaire. »

En sera-t-il ?

Du côté des éditorialistes, on retient surtout l’inébranlable optimisme et le sens tactique du président… « Si les Français désespèrent, François Hollande, lui, espère, relève L’Alsace. L’éternel optimiste qu’il est n’a visiblement pas abandonné l’idée de briguer un second mandat- et de l’emporter en 2017. Un bilan calamiteux et une gauche en miettes ne l’inquiètent visiblement pas, misant sur ses adversaires, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, pour favoriser un rabibochage de la gauche. C’est un peu court, estime le quotidien alsacien. Car, pour l’heure, les signatures en rafale de contrats militaires ne font pas oublier les plans sociaux. Bien des choses peuvent se produire d’ici deux ans, mais rien ne pourra exonérer François Hollande d’être jugé sur son bilan par les Français. »

« Quand il reçoit ses invités, le Président arbore un sourire entendu, pointe La Dépêche du Midi, une manière de complicité dans le regard, comme si ces multiples et diverses rencontres constituaient l’antidote à cette impopularité chronique dont l’abreuvent les sondages. Sa fonction lui plaît, il la respire à plein corps, au point que certains n’en doutent plus : il va repartir à la bataille en 2017, car le pire est désormais derrière lui. Il n’en parle pas, on ne saurait le taxer d’impatient frénétique – comme un autre -, on devine simplement qu’ ‘ il se met en position’ pour en être. En sera-t-il ? Réponse dans moins de deux ans. »

En effet, renchérit La Montagne, « François Hollande entre dans la dernière phase avec pour objectif 2017. Il compte sur l’amélioration de l’économie et du chômage pour démontrer que sa voie n’était pas vaine. Cette meilleure fortune passera par un congrès du PS à Poitiers apaisé, par un coup d’accélérateur au rassemblement à gauche avec les écologistes, tous les socialistes et probablement un PC obligé aux unions pour les régionales. Toujours fin tacticien, le président a une certitude : la campagne de 2017 se jouera sur l’économie et l’identité. Il compte bien être le seul à gauche capable de se battre sur cette ligne de crêtes. »

Le FN à l’affiche permanente…

Politique toujours : une polémique chasse l’autre au Front National… « En France, nous avons le FN à l’affiche permanente !, constate Le Courrier Picard. Violences du 1er mai à Paris, psychodrame politico-familial sur fond de ‘félonie’ et ‘répudiation’ chez les Le Pen, soupçons de coupes budgétaires dans des associations trop multicolores et maintenant fichage des enfants d’origine musulmane à la mairie de Béziers. »

En effet, note Le Figaro, « le match entre Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen à peine lancé, voici que les projecteurs se tournent vers les propos du maire de Béziers, Robert Ménard, sur l’identité musulmane de + 64,6 %+ des élèves de sa ville scolarisés dans le public. (…) Comme souvent, le débat s’est emballé avant même d’avoir été instruit, estime le quotidien d’opposition. Enfants, fichiers : le rapprochement des deux mots suffit à inquiéter les consciences. Robert Ménard a-t-il affirmé avoir constitué un fichier ethnique et confessionnel des enfants de Béziers ? Il s’en défend, assurant n’avoir fait que consulter les listes établies par l’Éducation nationale et auxquelles tous les maires ont accès. Sur ce point, les autorités judiciaires ou administratives saisies à la demande du gouvernement trancheront. »
Alors, « le FN embarrassé ?, s’interrogent Les Echos. Pas le moins du monde. Ses responsables ont rivalisé de messages de soutien. (…) La polémique Ménard permet aux dirigeants du Front national, tiraillés par la question du père, de refaire corps sur leurs sujets de prédilection : l’immigration et le communautarisme. De détourner l’attention en envoyant des signaux à leur électorat, alors que les sondages montrent l’effet anxiogène dans l’opinion des événements récents (terrorisme, migrants). »

Le Midi Libre ne cache pas sa colère : « Robert Ménard s’est trompé en désignant ainsi les populations de Béziers dans leur intimité cultuelle. Dans quel but ? Pour quoi faire ? Ce n’est évidemment pas pour les aider, comme il l’affirme sournoisement. En abordant la question de la confession par les fichiers de l’Éducation nationale, c’est prendre un gros risque. Celui de tomber sous le coup de la loi. Et de se tromper grandement. C’est surtout préparer le terrain à tous les extrémistes adeptes de la théorie du remplacement. Sur la foi d’un simple prénom. Bon Dieu, quelle faute ! »
Et finalement, lance La Charente Libre, « l’éviction bruyante de Jean-Marie Le Pen ne change rien de fondamental à l’idéologie du FN et de ses têtes d’affiche obnubilées par l’immigration et la menace islamique jusqu’à bricoler des statistiques farfelues et illégales. »

« Chez les Le Pen comme chez ce petit monsieur Ménard, conclut L’Est Républicain, on est hanté par la haine et la peur de l’autre, qui est forcément étranger. »

Source: RFI

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