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À fleur de vérité «Qui a bu boira»

L’opportunité ou la pertinence des propos de mon cousin pourrait nous diviser. On laissera à chacun la latitude de comprendre et d’en expliquer les raisons et, même, les causes.


Certains pensent que ces propos traduisent un certain désespoir. Pour d’autres, ça traduit un certain agacement ou énervement, un harcèlement, une certaine lassitude. Toutes choses qui n’auraient jamais, quoi qu’il advienne, dû pousser mon cousin à se départir d’une attitude détachée vis-à-vis des contingences ; une certaine distance, et donc, une certaine hauteur. Tant l’enjeu est ailleurs, et la portée de tels propos s’amenuise face au groupe d’individus cible.
Tenez-le pour dit, mon cousin gagnera cette élection, qu’importe la manière, grâce ou pas aux urnes. En tous les cas, ses propos tenus à Kangaba prouvent à suffisance qu’il tient au pouvoir comme à la prunelle de ses yeux. «Boua ta bila mogosi fa ka ta», littéralement, «Boua (référence révérencielle à son âge) ne lâchera le pouvoir au profit du père de qui que ce soit».
On pourrait refaire le monde qu’on n’aurait jamais un unanimisme sur l’opportunité ou encore la pertinence des propos de mon cousin. Celui-ci, en revanche, devrait souffrir que ses compatriotes expriment leurs points de vue. La liberté d’expression est un acquis démocratique tout autant que le droit de manifester.
On a alors beau cacher son jeu qu’on ne saurait convaincre sur le bien-fondé d’une interdiction de manifester au prétexte de la mise en vigueur de l’état d’urgence. Et au regard même de la stupidité des propos de mon cousin. Ne serait-ce que pour cela ! Lesquels représentent un danger pour la nation.
Se sentant en danger, mon cousin, qui dort désormais d’un œil, la rage au cœur, a trouvé refuge dans la patrimonialisation du pouvoir, dans la répression, pour garder ce qui lui semble être un droit indéniable. Même au moyen de la violence depuis un certain temps avec un certain PM. «L’autorité n’acceptera plus de se voir insulter…», a-t-il prévenu, mon cousin, à Kangaba.
La récidive étant le propre des grands délinquants, «qui a bu boira», ou encore «semel malus, semper malus» : une fois méchant, toujours méchant. En d’autres termes, un défaut devenu une mauvaise habitude est indélogeable. Ou encore, il est difficile de se défaire de ses anciennes habitudes.
Pour avoir réussi à réprimer cette première manifestation, mon cousin serait prêt à «remettre le couvert». Attention, cousin, tu es sur une pente glissante.
Issiaka SISOKO

Source: Le Reporter

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