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72heures de grève en vue à partir du 27 mars : « La DGCC peut satisfaire nos doléances, sans l’intervention de l’Etat » soutient le comité syndical

Des milliards injectés par l’Etat afin de pouvoir, assurer les frais de loyers de la Direction générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence(DGCC), alors que l’endroit réservé pour le siège de la structure est, depuis des années, en construction. A cela s’ajoutent les conditions de travail difficiles des travailleurs, selon la section syndicale du commerce. Laquelle informe avoir décidé d’observer, à partir du 27 mars prochain, 72h de grève si ses griefs ne sont pas satisfaits d’ici cette date.

Du désastre au sein de la Direction générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence. Des dépenses « inconvenantes » à la « gabegie des fonds de l’Etat », le personnel exprime son ras-le bol. C’est du moins ce qu’on retient de l’Assemblée générale tenue, le jeudi 9 mars dernier, par les membres de la section syndicale du commerce de la DGCC. Une Assemblée qui s’est tenue sous le commandement de Nouhoum Sidibé, secrétaire général de la section, en compagnie du personnel de la structure et plusieurs syndicalistes dont Adama Kansaye, secrétaire aux revendications du mouvement. En raison de l’embargo imposé par la CEDEAO et l’UEMOA, la corporation syndicale avait décidé, depuis 2022, de soutenir le pays et de surseoir à tous les mouvements de grève, informe le secrétaire général. « Mais avec les revendications et les dernières informations dont nous disposons, il est impératif pour nous de sortir, d’informer les travailleurs, voire de prendre l’opinion nationale à témoin. Puisque la situation d’injustice dont nous avons toujours été victimes ne fait que s’aggraver ». C’est pourquoi, explique Nouhoum, la section a jugé nécessaire de tenir cette Assemblée générale. Il n’y a rien de nouveau dans cette AG. Et les doléances à porter devant le gouvernement avaient toutes fait l’objet de discussion entre le syndicat et les autorités. « Ce sont ces mêmes doléances que nous continuons de défendre. Parce que le gouvernement prend chaque fois des engagements et refuse d’appliquer ». « Nous savons que la situation du pays est très difficile, et que l’Etat n’a pas de moyens. Mais à travers les ressources que nous mobilisons, nous savons que la DGCC peut satisfaire à nos doléances, sans l’intervention de l’Etat », relate le secrétaire général. Par le passé, rapporte-t-il, la section syndicale avait demandé la construction du siège de la DGCC. Lequel se trouve toujours en chantier depuis 6 ans. « Nous (personnel de la DGCC) sommes en location ici. Nous avons des problèmes de toilettes, d’électricité, de véhicule (un seul pour tout Bamako) …. ».Actuellement, le bâtiment au sein duquel travaille le personnel se trouve sur le marché de vente, selon le syndicaliste Sidibé. « C’est très compliqué. Nous avons, de ce fait, demandé au gouvernement de prendre une partie de l’argent de la structure, pour achever les travaux de construction de notre direction à Quinzambougou. On refuse de faire cela. Ils veulent prendre l’argent de la structure pour financer les activités de la Douane ».Des choses qui seraient en train, confie-t-on, de se passer alors que le service n’a pas de moyens pour former ses cadres et acheter des véhicules roulants pour le travail du personnel. Ainsi, « on a l’impression que l’Etat n’a pas besoin de cette structure. Mais Dieu seul sait ce que font les agents de la DGCC, pour la maitrise des prix de produits sur le marché ». Ils se déplacent à motos et travaillent sous le sol en vue du contrôle et de la maitrise des prix des différents produits, signale le syndicaliste. Les autres syndicats demandent des primes et avantages au gouvernement. Mais la section demande à ce que les travailleurs soient mis dans les conditions de travail. Ce qui se passe est vraiment inacceptable. Dans le cadre de la gestion des affaires en lien avec la DGCC, un contrat estimé à 23 milliards a fait l’objet de signature entre l’Etat et une société étrangère prestataire. Laquelle a empoché ladite somme. « Au niveau des Finances, il y a encore des cadres qui sont en train de se battre pour le renouvellement dudit contrat au profit de la même société étrangère », dénonce Nouhoum.

Des points à prendre en compte pour éviter la grève des 72 heures

Dans une déclaration lue par le secrétaire aux revendications, la section syndicale projette d’observer, dans la semaine prochaine, trois(3) jours d’arrêt de travail. Les syndicalistes s’adressent, via ladite déclaration, au ministère du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, annonçant le dépôt d’un préavis de grève. « Nous vous (ministre du Travail) informons que la section syndicale du commerce décide d’observer une grève de 72H, les 27, 28 et 29 mars, si les revendications suivantes ne sont pas satisfaites ».Il s’agit, spécifient les syndicalistes, de l’application intégrale du procès-verbal de conciliation signé le 27 juillet 2021 entre le gouvernement et les membres de la section. Les plaignants demandent la relecture de la loi N°2015-036 du 16 juillet 2015 portant protection du consommateur. Sur les points à satisfaire figure la diligence des travaux de construction du bâtiment de l’hôtel du commerce. Enfin, les syndicalistes demandent au gouvernement de réserver le poste de conseiller économique et commercial des différentes missions permanentes auprès des Ambassades dans les pays partenaires commerciaux du Mali aux services en charge du commerce.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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