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50 soldats estoniens auprès de la France au Mali

Le Premier ministre Jüri Ratas l’a annoncé hier, jeudi 22 mars, lors d’une rencontre, 50 soldats iront appuyer les forces françaises de l’opération Barkhane. Cette décision intervient après une demande française en janvier et doit encore être approuvée par le Parlement, le Riigikogu.

Selon le communiqué officiel du gouvernement, le contingent estonien « sera chargé d’assurer la sécurité de la base et de ses environs ». Une unité d’infanterie équipée de « véhicules blindés de transport de troupes et un élément de soutien » sera basée dans le camp militaire de Gao au Mali. Pour le ministre de la Défense, Jüri Luik, avec ce soutien à une opération menée par « un allié important », l’Estonie montrerait qu’elle n’est pas seulement un consommateur de sécurité, mais aussi un contributeur.

 

Comme souligné par Ratas, cette annonce est un nouvel exemple des bonnes relations de coopération militaire entre la France et l’Estonie. Effectivement, ce n’est pas la première fois que l’Estonie déploierait des hommes dans le cadre d’une opération organisée par la France, en 2014 le même type d’unité avait été envoyée en Centrafrique. Actuellement, sept militaires estoniens sont en mission au Mali : quatre instructeurs et officiers d’état-major pour la mission d’entraînement de l’UE EUTM-Mali et trois officiers d’État-major pour la mission de maintien de la paix des Nations Unies MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali). De son côté, l’année dernière, la France avait engagé en Estonie un contingent « Lynx » de 300 hommes équipés de blindés, dont les chars Leclerc, pour s’entrainer en coopération dans le cadre de la enhanced Forward Presence de l’OTAN censée rassurer les pays baltes de la menace russe. Aujourd’hui en Lituanie, les militaires français doivent retourner à Tapa en 2019.

 

Indépendante en 1991, l’Estonie a déjà participé à plusieurs opérations de premier plan, puisqu’elle était présente en Irak via l’envoie d’un contingent, mais aussi au Kosovo avec la KFOR, et au Liban dans le cadre de la Force des Nations Unies. « En participant à une opération visant à créer une stabilité sur le flanc sud de l’OTAN et de l’Union européenne, nous soutenons notre puissant allié en Europe », a déclaré Luik. « Nous renforçons également l’image de l’Estonie en tant que pays prêt à contribuer à la sécurité, notamment dans les pays où les menaces à la sécurité de l’Europe sont importantes ». Et à Gao, les Estoniens seront servis.

Le soutien estonien devrait être bien accueill par les forces françaises qui sont parties pour rester longtemps au Sahel où la menace terroriste ne réduit pas. « Je ne pense pas qu’il soit possible de régler le problème au Mali en moins de 10 à 15 ans, si tant est que nous le puissions« , a ainsi déclaré le général François Lecointre, chef d’État-Major, fin février devant la commission de défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale et rappelant très justement que cette durée avait été celle de l’engagement dans les Balkans, en Côte d’Ivoire ou en Afghanistan.

 

Si il refuse toute idée d’enlisement de Barkhane, il ne cache rien « nous n’en partirons pas demain« . Comme le rappelait Florence Parly, ministre des Armées, en déplacement au Mali le 31 décembre dernier, bien qu’elle sera longue « la présence de la France n’est pas éternelle. Le Sahel doit prendre sa sécurité en main et nous sommes là pour les aider » et pour ce faire, le soutien des alliés est plus que bienvenu pour alléger les efforts français. Si la Grande-Bretagne a annoncé vouloir aider la France au Mali annonçant d’ailleurs mettre à disposition des français deux hélicoptères Chinook, d’autres alliés comptent également renforcer leur présence militaire dans la région sahélienne : les Italiens veulent déployer plus de 400 hommes sur le sol nigérien et, les Espagnols, les Belges ainsi que les Allemands, eux aussi actifs pour le G5 Sahel, devraient augmenter leur contribution militaire à la MINUSMA.

Source: forcesoperations

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