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23 avril : L’opposition mobilise contre les dérives du régime

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L’opposition malienne est en ordre de bataille, débout et déterminée à sauver la République. Une République menacée par une situation sécuritaire préoccupante, une mauvaise gouvernance mortelle, des dérives multiples et moult réalités révoltantes entretenues par le régime en place. Ainsi, après son retrait, avant-hier, du cadre de concertation entre l’Administration et les partis politiques, elle entend battre le pavé  le samedi 23 avril prochain pour exprimer son désaccord avec le régime sur des sujets aussi brûlants que la gestion de la crise du nord et la mise en place des autorités intérimaires. La grande marche prévue à cet effet mobilisera de milliers de militants de l’ensemble des partis politiques de l’opposition.  L’information a été donnée hier, à la Maison de la presse, au cours d’une conférence de presse co-animée par Djiguiba Keïta dit PPR du Parena et Boubacar Karamoko Coulibaly de l’Urd.

Fidèles à son devoir d’informer l’opinion nationale et internationale sur ses prises de position, les partis membres de l’opposition Républicaine et démocratique ont partagé avec la presse quelques sujets qui les préoccupent sérieusement. Il s’agit du cadre de concertation opposition/majorité ; de la saisine de la cour constitutionnelle aux fins de contrôle de constitutionnalité des du nouveau code des collectivités territoriale ; de leur retrait du cadre de concertation ministre de l’administration territoriale/présidents des partis politiques ; et l’organisation d’une marche de l’opposition.

Ces points à l’ordre du jour de la rencontre, ont été épluchés par Djiguiba Keïta, secrétaire politique du Parena. S’agissant du cadre de concertation Opposition/Majorité, le conférencier rappela que c’est vers la fin du dernier trimestre de l’année 2015 que des acteurs politiques (de l’opposition et majorité) avaient projeté de se rencontrer dans le cadre d’un dialogue permanent afin de proposer des solutions aux préoccupations des Maliens. Un premier pas, franchi le 2 décembre 2015, avait conclu à l’introduction dans l’ordre du jour proposé de la question vitale de la gouvernance dans notre pays.  Et compte tenu du fait que la majorité présidentielle n’était pas suffisamment préparée, les débats ont été reportés. Ainsi le 28 février dernier, à l’initiative de l’opposition, une rencontre a regroupé la classe politique, la société civile et les groupes armés. Cette réunion a décidé de la création d’un mécanisme (coordonné par le président de la mouvance présidentielle) de suivi des engagements des signataires dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de paix issu du processus d’Alger. Depuis…rien de concret. Pire, le secrétaire général du Rpm a délibérément choisi de mettre les pieds dans le plat, en accusant (lors d’une de ses sorties fracassantes) l’opposition d’être en train de préparer « un coup d’Etat contre le président de la République et les institutions pour le 26 mars 2016 ». Une « accusation gravissime qui constitue une sérieuse entorse au dialogue républicain que nous voulons instaurer et un danger pour la paix et la quiétude de notre pays », juge Djiguiba Keïta. Qui précise que l’opposition a notifié, à travers un écrit, son indignation au président de la mouvance présidentielle.  Aujourd’hui, l’opposition conditionne la reprise du dialogue à l’administration de la preuve du complot et de l’identification de ses auteurs par l’accusateur, ou à défaut, la présentation d’excuses publiques à l’opposition. Le conférencier a, dans la foulé, rappelé que l’opposition ne s’est jamais départie de son attitude légaliste et républicaine, notamment durant les heures sombres de 2012, « au moment où ceux qui siègent à Koulouba se sont totalement confondus et compromis avec les auteurs du coup d’Etat ».

La deuxième préoccupation de l’opposition a trait à la loi portant modification du code des collectivités pour y introduire l’institution des autorités intérimaires dans les régions du nord. Déjà à la veille du vote de cette loi, le chef de file de l’opposition avait éloquemment élucidé les dangers de cette modification sur l’unité de notre nation. Ce qui n’a pas empêché son adoption, le 31 mars dernier, par l’Assemblée nationale. Ce jour-là, pour ne pas cautionner cette partition de fait du pays, les députés de l’opposition avaient quitté la salle. Pour autant, l’opposition ne s’avère pas vaincu. Ainsi a-t-elle saisi la Cour constitutionnelle aux fins de contrôle de constitutionnalité de ladite loi. De l’avis des membres de l’opposition, cette loi est en porte-à-faux avec certaines dispositions de la constitution malienne. « Nous considérons que les articles 11, 12, 86, 87, 152 et 153 (nouveau) violent le principe constitutionnel de la libre administration des collectivités territoriales posé par l’article 98 de la Constitution ; l’article 86 (nouveau) viole l’article 70 de la Constitution…; nous considérons également que la loi a été adopté en violation de l’article 99, alinéa 3 de la Constitution. Le principe de la libre administration des collectivités territoriales est posé par l’article 98 de la Constitution qui dispose : les collectivités s’administrent librement par des conseils élus et dans les conditions fixées par la loi », a expliqué le conférencier. Aussi, précise-t-il, le fait d’avoir substitué les autorités intérimaires aux délégations spéciales de la loi en vigueur ne saurait valablement faire obstacle à la déclaration d’inconstitutionnalité des nouvelles dispositions instituant ces autorités intérimaires en ce qu’il est constant qu’une disposition inconstitutionnelle dont il n’a pas été demandé au juge de déclarer la non-conformité à la Constitution se maintient dans le droit positif. Preuve plus palpable : en application de l’article 99 de la Constitution, le gouvernement devait saisir pour avis le Haut conseil des collectivités territoriales. Cela n’a pas été fait. Vous avez dit amateurisme ?

En tout cas l’opposition, convaincue que des dispositions (articles 204 et 206 de la loi n°06-044 du 4 septembre 2006 portant loi électorale modifiée) permettaient la prise en charge de toutes les éventualités mises en avant pour justifier l’institution des autorités intérimaires, s’en remet à la Cour constitutionnelle. Sa décision est attendue ! Quoi qu’il advienne, l’opposition rassure qu’elle restera légaliste dans sa lutte.

Autre sujet abordé lors de la conférence? Le départ des représentants des partis de l’opposition de la salle de réunion du cadre de concertation ministère de l’administration territoriale/présidents des partis politiques. C’était le 12 avril dernier. En effet, convoqués comme tous les autres partis politiques, les membres de l’opposition devaient se prononcer sur loi électorale, la charte des partis, l’agenda des élections, le chronogramme des élections etc. Mais, les choses ont pris une autre tournure, pour le moins inattendu, puisque l’opposition a estimé que l’ordre du jour proposé était une manifestation du refus du gouvernement de tirer les leçons des tentatives antérieures d’organiser les communales et les régionales en faisant fi de la situation sécuritaire générale du pays et des engagements pris par ce même gouvernement dans le cadre de l’Accord de paix. Toute chose qu’elle qualifie de fuite en avant. Ainsi, les partis politiques de l’opposition républicaine ont décidé de quitter la salle, et par conséquent le cadre de concertation. Leur retour tient à la prise en compte des vrais problèmes politiques et institutionnels du pays. en clair, les opposants demande que le gouvernement honore ses engagements, relatifs notamment l’adoption de textes réglementaires, législatifs voire constitutionnels ; la révision de la loi électorale de manière à assurer la tenue d’élections au niveau local, régional et national permettant la mise en place et le fonctionnement du nouveau cadre institutionnel prévu par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Par ailleurs, les partis exigent la résolution immédiate des questions relatives aux 900 000 cartes NINA qui, selon le Vérificateur Général, sont de trop; et l’introduction de la biométrie dans le système électoral comme c’est le cas dans la plupart de nos pays voisins.

Signalons que le cadre est convenu de la date du 25 septembre prochain pour l’organisation des élections régionales et communales. L’opposition participera-t-elle à ces joutes électorales ? La question reste posée, car elle n’est pas encore à l’ordre du jour. Cependant Bocar Karamoko Coulibaly estime que le ministre de l’administration aurait dû sursoir à la réunion du 12 avril, et voir comment faire revenir les uns et les autres à la table afin d’adopter un calendrier consensuel. Aussi s’est-il interrogé sur le sort réservé aux 900 000 cartes Nina vierges payées par l’Etat : est-ce qu’elles ont été utilisées lors des élections partielles en commune V ou encore à l’occasion des élections partielles d’Ansongo ? Si elles existent encore, alors à quelles fins sont-elles destinées ?

 

La mauvaise gouvernance

Le 23 avril prochain marquera une nouvelle étape dans le combat de l’opposition contre la mauvaise gouvernance. En effet, après de multiples sorties médiatiques pour dénoncer les mauvaises pratiques devenues la marque de fabrique du régime en place, l’opposition a décidé de passer à la vitesse supérieure en initiant une grande marche prévue pour le 23 avril. Tous les Maliens épris de paix, de justice et qui aspirent à la quiétude dans la solidarité y sont invités. À l’occasion, les marcheurs crieront leur ras-le-bol, en dénonçant la mauvaise gestion du dossier du nord, les autorités intérimaires, la mauvaise gouvernance, la corruption généralisée, la dilapidation des maigres ressources de l’Etat. Aussi et surtout, ils exigeront la paix et la quiétude dans un Mali uni et prospère.

Pour boucler la boucle, Nouhoum Togo du Pdes a indiqué que l’opposition va désormais mettre un accent particulier sur la communication afin d’informer constamment l’opinion nationale et internationale sur ses prises de position.

I B Dembélé

 

Source : L’Aube

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