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22 septembre 1960 -22 septembre 2017 Qu’avons construit en 57 ans d’indépendance ?

Après 57 ans d’indépendance, il est difficile de savoir ce qui a traversé durablement les années. Pourtant, vaille que vaille, l’unité nationale du pays a été préservée, et l’affirmation de la forme républicaine de l’Etat n’a jamais été remise en cause.

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Qu’avons-nous construit de durable en 57 ans d’indépendance ? Que ce soit dans le domaine de la santé, de l’éducation, des infrastructures et des bâtiments, de la politique énergétique… il est difficile de citer des réalisations dont le Mali puisse aujourd’hui encore véritablement s’enorgueillir.

Pourtant, une chose a perduré depuis 57 ans, malgré les nombreux bouleversements du pays, malgré les coups d’Etat, les changements de régimes et même le changement dénomination du pays : le Soudan, devenu Mali en septembre 1960, est resté un seul et même pays, avec des frontières quasiment inchangées.

L’unité nationale malgré de nombreuses tensions…

Qu’avons-nous construit de durable en 57 ans ? La réponse peut donc être : un pays. Et ce n’est pas rien ! Ce maintien de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du pays est « pratiquement un miracle » compte tenu des « tendances du pays et de la population à la division et au conflit », selon les témoins de l’histoire interrogés. En effet, la population du Mali se caractérise par une grande diversité – d’ethnies, de langues, de religions, de cultures. Et le pays est traversé par de nombreuses tensions…
Des tensions qui ont fait du Mali un pays difficile à administrer depuis son accession à l’indépendance. Les dirigeants maliens qui se sont attelés à la tâche dans les années suivant l’indépendance n’ont pas fait preuve de davantage de longévité. Entre 1960 et 1968, le pays a connu une très forte instabilité, avec des coups d’Etat, le pouvoir passant des mains des civils à celles des militaires. Cependant, malgré cette instabilité, malgré ces divisions qui se sont parfois traduites par des menaces sécessionnistes brandies par des rébellions d’une partie du nord, l’unité nationale et les frontières héritées de l’époque coloniale ont résisté, contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres anciennes colonies.

La république et ses symboles ont traversé les années
Signe de cette pérennité du pays : dans tous les textes constitutionnels qu’a connus le pays entre 1960 et 1991, la forme républicaine du régime a été préservée. Cette affirmation se fait même dès l’article premier de ces textes. La désignation du pays comme « République du Mali » apparaîtra en 1960. C’est ce que rappelle le préambule de la Loi du 26 février 1991 portant Constitution de la République du Mali : « Le Mali, proclamé République, a accédé à la souveraineté internationale le 22 septembre 1960. Il a connu une évolution constitutionnelle et politique mouvementée depuis son accession à l’indépendance. Seule est restée pérenne l’option en faveur de la République ».
Cette pérennité a également concerné certains des symboles essentiels de l’unité nationale. En premier lieu desquels, la devise nationale, « Un Peuple, Un But, Une Foi », adoptée par la Constitution de 1960, ainsi que l’hymne national, A Ton Appel Mali, écrit par Seydou Badian. Le drapeau du Mali adopté en 1960 remplacera celui de la Fédération du Mali (Soudan-Sénégal).

La gestion des équilibres régionaux

« L’unité, c’est une chose minimum. Et ce n’est même pas de notre fait. C’est presque malgré nous, ou à notre insu, qu’elle a été préservée », nous ont dit les anciens. En effet, le pays a parfois été proche de la sécession. Et pourtant, contrairement à beaucoup de ses voisins africains, le Mali a connu beaucoup de rébellions pour ne pas dire conflits intercommunautaires.
Tout s’est passé comme si les acteurs politiques avaient su exactement quelle était la limite à ne pas dépasser pour préserver l’unité du pays. Comme s’il y avait eu un consensus tacite entre eux pour éviter de privilégier explicitement une partie du pays plutôt qu’une autre, une ethnie plutôt qu’une autre. A plusieurs reprises, ils ont préféré recourir à des choses venant de l’extérieur pour ne pas prendre le risque de fâcher certains de leurs compatriotes. C’est ainsi qu’on peut justifier le changement de nom du pays : pour certains, le Soudan évoquait très fortement une grande partie de l’Afrique, les résistants, et des souvenirs historiques douloureux. C’était un nom dans lequel il leur était difficile de se reconnaître. Le recours à un nom extérieur, qui concernait de loin l’ensemble des habitants, mais aucun d’eux de près, pouvait permettre à tous de s’y reconnaître dans la même mesure.
Le fait que le Mali a conservé comme langue officielle le français, et non une des nombreuses langues parlées dans le pays, peut se lire de la même manière.

Assi de Diapé

 

Source: Le Point

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