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Trafic humain : L’arrivée des Syriens au Mali et la question sécuritaire

Depuis fin 2014, des Syriens arrivent en groupes dans notre pays, à partir de la Mauritanie. De ce pays voisin du nord Est, ils arrivent à Bamako, à bord de cars de transport en commun. De Bamako, la capitale malienne, le trafic des Syriens se poursuit vers l’intérieur du pays et arrive à Gao, la plus grande ville du nord du Mali, une région en crise sécuritaire, à l’instar des autres régions du nord malien comme Kidal et Tombouctou. Si certains d’entre eux poursuivent leur trafic vers l’Algérie, rien n’est moins sûr qu’ils y arrivent tous. Au moment où le pays d’Ibrahim Boubacar Kéita éprouve tous les maux du monde à réduire l’élan irrédentiste de groupes armés dominés par des personnes de couleurs blanches (touareg, arabes), l’arrivée au nord du Mali, de populations de Syriens rime-t-elle avec un lendemain tranquille pour l’Etat malien ?

bachar al assad rais president syrie conferenceDe la Mauritanie, les Syriens sont transportés au Mali, dans la légalité, munis de documents de voyage en bonne et due forme (passeports et visas de transit), délivrés par la Mauritanie et le Consulat du Mali en Mauritanie, rassurent nos sources. Il est donc sûr et certain que ce trafic est connu et entretenu en haut lieu, selon un mécanisme bien huileux. Mais cependant avec quelques heurts d’incompréhension dans le système.

Par exemple, il y a deux semaines, que le convoi de Syriens à bord d’un car de la SONEF (Société Nema et Frère) a été immobilisé pendant tout une journée, le 16 Septembre dernier, selon nos sources. Les Syriens à bord ont été arrêtés par la police de Gao. Les forces de défense mises dans le parfum ont voulu prendre l’affaire en main. Mais moult tractations ont eu raison de leur instinct sécuritaire.

Le convoi de Syriens (environ 35 personnes, hommes et femmes, et dont 15 enfants et nourrissons), qui plus est muni de documents de voyage valides, délivrés par les autorités mauritanienne et malienne, a recouvré sa liberté de mouvement. Mais le contrat du car de la SONEF était déjà rempli, car cette compagnie ne va pas jusqu’en Algérie. Que sont devenus les Syriens après ? Libres, sont-ils restés dans la région ou ont-ils rejoint l’Algérie par d’autres moyens de transport ?

Cette nouvelle route toute tracée pour les Syriens étonne les observateurs, car c’est l’Europe de l’Est, la voie par laquelle passent habituellement les Syriens. Pourquoi le Mali maintenant ? Et pourquoi le nord du Mali ? Qui est derrière ce nouvel épisode aux équations inconnues ?

A la gare de la SONEF, le Chef d’escale Mahmed Mahmoud Ould Oumar, un jeune dynamique et disponible, que nous avons rencontré confirme le convoi de Syriens arrivé de la Mauritanie et poursuivant le trajet jusqu’à Gao à bord du car de la compagnie, il y a environ deux semaines. Il ignore les difficultés rencontrées par le car pendant le voyage, à cause de la nationalité ou de la provenance des personnes à bord.

Selon lui, tout problème d’ordre sécuritaire serait dû à un manque de communication entre les services de sécurités au niveau de différents postes entre Bamako et Gao. Mais il ne sait pas la destination de ces Syriens, après leur arrivée à Gao. « Je ne sais pas s’ils s’arrêtent à Gao, ou s’ils continuent sur l’Algérie. La SONEF ne continue pas sur l’Algérie. Vers l’Algérie, c’est à Arlit que la SONEF s’arrête, il n’ya pas de route pour le car», selon le chef d’escale de Bamako.

A Gao, c’est un autre chef d’escale qui prend la relève. Contacté, Bouba Maïga, chef d’escale adjoint de Gao, ne confirme pas les péripéties du car transportant les Syriens. La SONEF est une compagnie de transport qui relie des pays africains comme le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal, la Mauritanie, la Libye, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo, le Niger, le Ghana.

Nouvel itinéraire
Le trajet Mauritanie-Bamako-Gao est le nouvel itinéraire trouvé par les Syriens, pour se rendre en Algérie ou pour s’évaporer dans le vaste nord malien. Ce trafic humain aura commencé en novembre ou décembre 2014. Et depuis cette date, il y a eu environ quatre vagues de Syriens, chaque groupe faisant en moyenne 20 à 30 personnes, avec tout âge et sexe confondu. Sur le plan international et officiellement, « il s’agit de refugiés, mais nous savons qu’ils sont suivis par les agents de sécurité, parce qu’on ne peut pas faire confiance dans ce monde d’aujourd’hui », indique un transporteur.

Tout comme les Syriens, la SONEF a eu à transporter des Pakistanais, l’année dernière. Ainsi plus d’une dizaine de Pakistanais transportés au Mali, ont été escortés par les forces de sécurité malienne, jusqu’à la frontière à Gogui.
Nous y reviendrons.

B. Daou

Source: Lerepublicainmali

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