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Quand la passion du service public devient la passion du pouvoir d’Etat : De quoi Bally Idrissa Sissoko a-t-il peur ?

Le Mali démocratique a 24 ans aujourd’hui. En 24 ans de pratique démocratique tous les domaines sociaux économiques, politiques et culturels du pays ont connu indéniablement un essor fulgurant excepté l’ORTM, l’Office de Radiodiffusion télévision du Mali. Cet outil, censé être un moyen d’information, de formation, de sensibilisation et d’éducation citoyenne, est devenu plutôt un instrument de propagande au service du prince du jour et de son clan au mépris du droit à la bonne information des citoyens. Un homme semble prêter le flanc à cette peu recommandable tâche, Bally Idrissa Sissoko, Directeur Général de l’office qui va jusqu’à prendre la place du rédacteur en chef et à soumettre tout projet de diffusion importante à la validation du ministre en charge de l’information de la communication. De quoi Bally a-t-il peur ? Ne peut-il pas prendre son courage professionnel à deux mains pour proposer un programme cohérent prenant en compte les aspirations profondes et légitimes du Droit du peuple à une information juste actuelle, crédible et équilibrée ? Pourquoi n’est-il pas en mesure d’organiser des débats contradictoires sur des sujets brûlants de l’heure ? Pourquoi en dépit de ses moyens colossaux Africable fait-il mieux que l’ORTM ?

 bally idrissa sissoko directeur office radio television mali ortmDe Radio Soudan à Radio Mali en passant par Radiodiffusion télévision du Mali (RTM) jusqu’à l’Office de Radiodiffusion télévision du Mali (ORTM), notre média d’Etat a aujourd’hui plus de 70 ans et est le seul à couvrir à plus de 90% l’ensemble du territoire national. Cet atout est malheureusement mal exploité par faute de programmes pertinents d’intérêt pour le grand public. Les journaux télévisés de l’ORTM ressemblent plus à des publi-reportages d’un gouvernement toujours en campagne plutôt qu’un traitement professionnel de l’information.

Le pire est que le Directeur Général et le ministre de l’Economie Numérique de l’Information et de la Communication semblent mettre en place un plan de musèlement à outrance par un monopole et une surveillance asphyxiante qui pèse aujourd’hui sur le professionnalisme des cadres et l’audience de l’ORTM. Les Maliens sont mieux informés aujourd’hui par les médias étrangers et les réseaux sociaux  sur l’actualité nationale que par l’ORTM. Un fait qui se produit dans la ville de Bamako est relayé systématiquement par les radios privées et les chaines internationales plusieurs heures et souvent des jours avant que la Télévision nationale financée par l’impôt du contribuable n’en fasse écho.

Quid des activités même gouvernementales réalisées à l’intérieur du pays ? En ces heures de nouvelles technologies, l’information aurait pu être disponible le même jour si et seulement si un plan de renforcement des capacités des agents de l’ORTM et une politique bien pensée d’intégration des NTIC dans le métier des journalistes d’Etat était mise en œuvre. Le journaliste formaté aux réalités des nouvelles technologies peut bien monter ses éléments sur place et les envoyer via les réseaux sociaux tels que Youtube et Daily Motion. Comment expliquer que l’ORTM ne diffuse pas encore en ligne pour la très forte diaspora malienne ?

Si le Directeur Général et son ministre de tutelle pouvaient faire un sondage pour recueillir l’avis de la population sur ce que pensent les maliens de la qualité des programmes de leur chaîne nationale, le résultat ferait tomber des nues. Le Directeur Général de l’ORTM qui est pourtant un cadre dont les compétences professionnelles et journalistiques ne sont pas mises en cause n’est pas plus audacieux et plus hardi dans la défense des règles déontologiques de son métier. Le seul fait de voir ailleurs, de s’inspirer des exemples comme Africable Télévision et même Chérifoula TV qui drainent aujourd’hui un grand audimat grâce à la qualité des prestations qu’ils font et surtout à l’utilisation des langues nationales comme vecteur d’information.

Dans la sous-région ouest africaine la Radiotélévision du Burkina RTB avec la transition, la RTS au Sénégal sont devenues des exemples à suivre en matière d’information, de débats républicains et citoyens. La RTG en Guinée voisine durant la campagne pour l’élection du Président de la République, a joué sa partition dans la couverture des activités des différents candidats avec une totale liberté de parole et dans la plus grande impartialité. La HAC, la Haute Autorité de la Communication, organe de régulation des médias en Guinée, a même organisé des débats contradictoires entre les candidats.

L’ORTM peut bien sonner son réveil au Mali en commençant par répondre déjà favorablement aux différentes sollicitations du PARENA qui, à plusieurs reprises, avait souhaité l’organisation de débats contradictoires entre l’Opposition et la Majorité sur les grandes questions intéressant la vie de la Nation. Vivement donc la libération de la parole et du débat politique républicain sur les ondes de notre chère ORTM par le ministre en charge de l’Information et de la Communication qui devra un jour ou l’autre par appel à candidatures choisir le DG de l’ORTM pour l’honneur et le bonheur des Maliens. Vive l’Information !

Youssouf Sissoko

Source: InfoSept

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