Karamoko pour les uns, moualim pour les autres, Mohamed Diallo, précédemment gardien de maison avait pu rassembler autour de lui pendant ces vacances, femmes et enfants à Kalabancoro Adeken pour dit-il, leur apprendre le saint coran et des sourates de prière. Mais en ce début septembre, quand il a été dénoncé par l’une de ses élèves, par ailleurs épouse d’autrui, comme l’auteur de la grossesse qu’elle porte, karamoko n’a pu mieux faire que de prendre la poudre d’escampette.

De son vrai nom Mohamed Diallo, karamoko ou moualim, natif de Dioro dans la région de Ségou est à l’origine un saisonnier. A ce titre, il a fait le charretier à traction humaine, travaillé comme manœuvre de chantier auprès des maçons. C’est d’ailleurs l’un des chantiers sur lequel il a travaillé qu’il gardait à Kalabancoro Adeken, à la périphérie de la Commune V.

Pendant les vacances finissantes, il s’est improvisé maître coranique, rassemblant autour de lui, femmes, filles et petits enfants du quartier pour dit-il, leur apprendre à lire le saint coran et des sourates de prière. Salimata Maïga, jeune femme nouvellement mariée à un expatrié malien du Gabon, venue de Gao pour un court séjour chez son oncle maternel, vint grossir le lot d’apprenants. Or, elle diffère des autres par son attirance. Sali comme on la surnomme a des rondeurs qui empêchaient moualim de se concentrer.

Alors, il s’intéressa à elle et lui dispensait des heures supplémentaires quand les autres sont partis. Au fil des semaines, la complicité entre karamoko et Sali était flagrante. Les autres se doutaient de quelque chose.

Mais c’est la tante qui va remarquer en ce début septembre que Sali vomissait très souvent. Interrogée, elle confessa avoir eu plusieurs fois des  relations sexuelles avec Mohamed Diallo, son maître coranique. La rumeur s’est propagée dans le quartier. Redoutant d’être convoqué à la police, moualim a disparu. Le séjour bamakois de Sali n’aura pas été vain. Elle a appris le coran et elle retourne à Gao avec une grossesse.