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Le retour des démocrates

La révolution burkinabè a affecté l’orgueil des démocrates maliens. Les  enseignements à en tirer sont nombreux. De l’avis du président de SADI, Oumar Mariko, c’est une déculottée pour la France, la mort de la médiation de la Cédéao, la naissance de l’esprit révolutionnaire en Afrique. Il ajoute que le mouvement démocratique doit faire désormais place aux mouvements révolutionnaires. Il l’a dit lors de la grande marche à Bamako le samedi 3 octobre 2015, qui est partie de la Place de l’Indépendance pour le Square Patrice Lumumba. Elle était organisée par la Coordination malienne des organisations démocratiques (COMODE), dirigée par le professeur Aliou Nouhoum Diallo. «Kidal et Anefiss font partie intégrantes du Mali. Mongi patron de la Minusma dégage ! Abdou Cheka de la CEDEAO dégage ! Non à la politique de deux poids deux mesures de la Minusma. Non à une Minusma force d’interposition entre unionistes et séparatistes. Non à la partition du pays. Non à l’évacuation d’Anefiss par la Plateforme et le GATIA. Avec la complicité de la Minusma, non à la réoccupation d’Anefiss par la CMA. La CMA = coordination des mouvements de l’Adrar» étaient entre autres slogans qu’on pouvait lire sur les pancartes lors de la marche.

marche protestation kati liberation sanogo amadou haya general kati bamakoUne hausse contestée

Cela fait un mois que toutes les compagnies de transport qui sont sur la route Bamako-Gao ont augmenté leur ticket de 19000 à 25000 FCFA, sans en aviser les clients. Dans un premier temps, personne n’a bronché et tout le monde prenait le ticket sans problème. Mais à l’approche de la rentrée scolaire, avec les difficultés financières actuelles, des voix se sont levées dans la cité des Askia pour dire non à cette augmentation insupportable. C’est ainsi que les trois mouvements de la jeunesse de la ville (patrouilleurs, patriotes et «Nous pas bouger») ont demandé aux compagnies de revenir aux prix initiaux. De leur côté, les transporteurs expliquent cette hausse par l’état désastreux de la route. Les associations de jeunesse campent sur leurs positions et interdisent depuis vendredi 2 octobre 2015 aux compagnies Nour, Sonef et Binké toute sortie à destination de Bamako. Le samedi 3 octobre 2015, les jeunes de Gao ont empêché aux bus en provenance de Bamako de rentrer dans la cité des Askia. Ils exigent de ces compagnies de ramener le prix du transport Gao-Bamako à son prix initial.

Rentrée approximative

Les responsables de l’école ont surpris les parents d’élèves en annonçant la rentrée scolaire 2015-2016 au 1er octobre 2015. Certes les personnels et les directeurs des écoles ont été informés à temps de cette date, mais tel n’a pas été le cas pour les parents. C’est le mardi à 48 heures de la rentrée qu’ils ont appris à la télé que la rentrée scolaire était prévue pour le 1er octobre 2015. Alors que tous les parents venaient de faire des dépenses pour la fête. C’est ainsi que la rentrée du jeudi 1er octobre 2015 a été une rentrée bancale. Les enfants n’y étaient pas en grand nombre, car les parents n’avaient pas fait le nécessaire : pas de fournitures scolaires sans compter les frais d’inscription. Même dans la ville de Bougouni qui a été choisie par le ministère de l’Education nationale pour lancer l’année scolaire, les classes étaient vides.

Un vœu pour Kidal

Les autorités maliennes ont annoncé partout que la rentrée scolaire sera effective à Kidal cette année. Le ministre de l’Action humanitaire et de la Reconstruction des régions nord du Mali, Hamadoun Konaté, en visite à Paris, a tellement insisté sur la rentrée scolaire à Kidal, que tout le monde pensait que le gouvernement avait tout préparé pour cela. Mais au moment où il faisait cette annonce dans la capitale française, il ne connaissait même pas la date de la rentrée scolaire. Mais c’était une façon de communiquer pour rassurer tout le monde de la bonne volonté de l’Etat. Il avait ce jour parlé des efforts consentis par l’Etat dans d’autres domaines. Mais avec l’échec de la rentrée scolaire, doit-on compter sur les propos de ce ministre membre de «ma famille d’abord». En tout cas, le jeudi 1er octobre 2015, nous avons appelé nos parents à Kidal, lesquels affirmaient : «Les écoles sont fermées. Aucun enfant n’a pris le chemin de l’école. Le gouverneur de Kidal nous a simplement dit que les préparatifs étaient en cours». Espérons tout simplement que la rentrée scolaire soit effective cette année à Kidal.

«La République des menteurs»

Bakary Soumounou, grand griot de notre père, venu de Dougounikoro (cercle de Baroueli), pour avoir son prix de mouton, a été très déçu cette année. L’ami du défunt grand griot de Gao Boubacar Macinanké dit Katikati est retourné  dans son village très en colère. Avant de partir, ce vieux griot nous a donné certains conseils : «Mon fils, de nos jours, ceux qui doivent donner aux griots pensent que les griots sont nantis ; ils ne peuvent plus nous faire des gestes. Je remarque que notre République est installée dans le mensonge, la République des menteurs. Les avocats sont les plus grands menteurs. Après, ce sont les journalistes, animateurs et autres communicateurs.  La 3ème place revient aux hommes politiques. Les marabouts, féticheurs et les vendeurs d’illusions occupent le bas du podium. Mon fils, tous ces quatre groupes courent derrière les détenteurs du pouvoir, alors que les cadres et autres intellectuels se contentent de leurs alentours. La gestion du pays n’est jamais leurs affaires. Ils sont comme des ivrognes : tant que tu ne touches pas à leurs bouteilles d’alcool, tu peux détruire le maquis. Ce  n’est pas leur problème.» Sacré Bakary Soumounou, nous lui avons promis un mouton à la prochaine Tabaski.

IBK Haïdara

On a l’habitude des éloges et des mots aimables des griots lors des cérémonies. Actuellement, les griots s’invitent partout parce qu’ils ont été oubliés par leurs Jatigui. Mais de là à croire que dans nos lieux de culte, il y aussi des crieurs pour soutenir les marabouts et autres leaders religieux, après et pendant leur intervention, on ne peut pas comprendre cela. Dans la grande mosquée le vendredi 02 octobre 2015, il y avait des crieurs qui ont fait beaucoup de «Atakbir» pour accompagner et encourager Haïdara et Mahamoud Dicko. Il y a un d’entre eux qu’il a complètement oublié que Haïdara avait fini son intervention. C’est ainsi qu’au moment où IBK parlait, ce monsieur s’éclata en disant : «Haïdara» ! La réponse d’IBK ne s’est pas fait attendre : «Je ne suis pas Haïdara. C’est Keïta. Ne me crée pas de problème. Haïdara est mon maître et mon beau, donc ne me crée pas de problème avec lui. Mais je vous comprends, vous êtes animé de bonne foi». IBK a lors de son intervention rassuré les leaders musulmans qui lui ont demandé de prendre ses responsabilités face à certaines dérives dans le pays. «Aujourd’hui, ce n’est pas le jour des discours, mais je vous garantis que je vais prendre mes responsabilités. Pour le pèlerinage, nous allons travailler ensemble afin d’éviter ce qui s’est passé cette année.»

Toilettes nauséabondes

Les jeunes de la commune II ont fait depuis des mois du nettoyage de la grande mosquée leur combat. Mais rien à faire. Les alentours de la grande mosquée de Bamako constituent le nid des vendeurs de drogue, d’alcool et de toutes sortes de marchés. Mais dès que le président est annoncé à la grande mosquée, c’est le grand ménage. Les responsables du comité de gestion mettent de l’ordre surtout que le président de la République entre et sort par la même porte. Mais le vendredi dernier, les odeurs des toilettes étaient insoutenables pour ceux qui étaient dans la cour : des tuyaux cassés, des eaux stagnantes, mais surtout des odeurs nauséabondes. Plusieurs personnes qui étaient dans la cour de la grande mosquée ont été obligées de sortir de la cour, tellement les toilettes puaient. Là où les femmes priaient, une grande partie était envahie par les odeurs. Le président de la République, lors de la fête de Ramadan, avait parlé d’encens dans les mosquées, la bonne odeur, l’entretien des lieux de culte. Même s’il ne peut pas surveiller partout, il doit donner des instructions au ministre du Culte de prendre soin de la mosquée, surtout que les jeunes de la commune II sont disposés à faire ce travail, qu’ils ont commencé il y a des mois.

Un maçon à la CPI

Avec la comparution d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi à la CPI, c’est la colère chez certains responsables de la rébellion. Dans la ville de Kidal, les gens ont été surpris de voir leur frère devant la Cour pénale internationale. Pour eux, Al Faqi n’était qu’un simple exécutant ; ses patrons sont au Mali sans être inquiétés. «On a toujours occulté les vrais problèmes pour distraire le monde. On attire l’attention sur des monuments historiques récemment attaqués par des islamistes et on ferme les yeux sur les massacres d’hommes et de femmes, d’enfants perpétrés avant, pendant et après la destruction les mausolées de Tombouctou. De plus, on choisit un innocent, un pauvre manœuvre payé par des islamistes pour casser les monuments à la place des vrais commanditaires et auteurs connus de tous en le désignant de Touareg pour intimider et fléchir les positions de ceux qui négocient la paix, comme pour dire, attention, la CPI vous a à l’œil ! Tout  est calculé, mais mal calculé, et Dieu, lui, ne dort pas». En tout cas, il est soupçonné d’avoir pris part à la destruction en 2012 de mausolées dans la cité des 333 saints.  Ahmad Al Faqi Al Mahdi a comparu le 30/09/2015 devant la Cour pénale internationale. La juge a fixé de façon provisoire le début de son audience de confirmation des charges au 18 janvier 2016.

100 000 soldats formés

Selon François Hollande, l’Afrique doit «assurer sa propre sécurité». Lors de son intervention devant le sommet consacré au renforcement des opérations de maintien de la paix de l’ONU, François Hollande a annoncé que la France allait former plus de 100 000 soldats africains d’ici 2020 de sorte que l’Afrique puisse assurer sa propre sécurité. En marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, les Etats-Unis avaient organisé un sommet sur les moyens de renforcer les 16 missions de l’ONU dans le monde, où servent déjà 125.000 soldats, policiers et civils venus de plus de 120 pays. La multiplication des conflits, notamment en Afrique, fait que le réseau des missions «n’arrive plus à répondre» à une demande croissante, a assuré le président Obama. «L’Afrique va continuer à affronter des crises, a déclaré pour sa part le président français, François Hollande. Et donc nous devons permettre à l’Afrique d’être capable d’assurer par elle-même sa propre sécurité. Depuis dix ans, la France forme 20 000 soldats africains par an».

source : Le Reporter

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