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La situation au mali, deux ans après l’investiture du président : Le Parena invite IBK à mettre fin aux scandales et aux dérives

Vendredi 9 octobre 2015, le parti du bélier blanc dont les avis ont défrayé la chronique depuis deux ans, a tenu une conférence de presse animée par son Président, Tiébilé Dramé. C’est ainsi qu’il a, chapitre par chapitre écossé la situation au Mali, deux ans après l’investiture du Président Ibrahim Boubacar Keïta. Se voyant dans son devoir d’opposant, Dramé a aussi au terme de chaque partie de son exposé, fait une proposition au pouvoir afin que celui-ci change de cap, sorte de l’autisme, entende les angoisses et les inquiétudes qui montent de partout.

Tiéblé Dramé politicien parena opposition conferenceBamako-/9/09/2015-Au total, la conférence animée par le Président Tiébilé Dramé s’est résumée en huit (8) chapitres, touchant point par point la réalité au Mali, deux ans après l’arrivée d’IBK au pouvoir.

« Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a prêté serment le 4 septembre 2013. Quinze jours plus tard, le 19 septembre, croyant qu’un jour nouveau se levait au Mali, la communauté internationale, dans un élan de rare mobilisation, est accourue à Bamako, pour célébrer la restauration de l’ordre constitutionnel et le retour de notre pays dans le concert des nations. Un Roi, celui du Maroc et des dizaines de présidents et de premiers ministres sont venus au stade du 26 mars apporter leur soutien à ce qu’ils croyaient être la renaissance du Mali. Plus de vingt-quatre mois après l’accession d’IBK au pouvoir,  le Mali “ressemble à un balafon crevé”, entre doute, désillusion et désespoir. Dans leur écrasante majorité, les Maliens continuent à tirer le diable par la queue. Un marasme financier sans précédent affecte la quasi-totalité des ménages. Les prix des PPN (produits de première nécessité) augmentent sans cesse.  Pendant ce temps, la nouvelle gouvernance instaurée par le président de la République est émaillée de scandales et d’atteintes répétées à la morale. Pendant ce temps, la personnalisation et la personnification du pouvoir ont atteint des proportions jamais égalées dans l’histoire contemporaine du pays avec une implication sans précédent de la famille dans tous les échelons du pouvoir d’État: attribution de marchés publics, nomination et promotion dans l’administration où le mérite est foulé aux pieds », a introduit le conférencier après l’observation d’un minute de silence en la mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie dans cette crise malienne.

 

Commençant par la situation au nord, le processus de paix et l’insécurité dans le pays, Tiébilé dira que depuis la signature de l’Accord de Ouagadougou en juin 2013, quatre faits marquants ont caractérisé la situation politique, militaire et sécuritaire au Mali. Il s’agit pour lui de «  la défaite militaire et l’humiliation de la Nation, le 21 mai 2014, à la suite de la visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal. » De l’émergence du MAA et de GATIA comme forces militaires au Nord. De l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale résultant du rapport des forces défavorable crée par la visite de Mara et la défaite du 21 mai. Et de la multiplication des attaques contre les populations civiles, les forces armées et les symboles de l’État au Nord comme dans les régions de Mopti, Ségou, Sikasso et Bamako.

En plus, si le parti continue de considérer cet accord comme une étape de la longue quête de paix au Mali et que de nouvelles initiatives comme les deux rencontres d’Anafis ( les 27 septembre et 4 octobre derniers) entre les parties prenantes sont nécessaires, il regrette du moins que l’Accord d’Alger fera du Mali ( s’il est appliqué tel quel) un État fédéral. En recommandation, il invite à tenir des concertations nationales inter-maliennes pour, entre autres,  une appropriation nationale de cet accord et explorer les possibilités de l’améliorer. Et l’élaboration, à la faveur des concertations nationales inter-maliennes, une politique nationale de sécurisation et de stabilisation du territoire en envisageant, entre autres, de parler avec les jihadistes maliens.

 

Concernant le budget affecté à la défense qui va de 168 milliards de francs CFA en 2013 pour 199 milliards en 2014 et 281 milliards en 2015,  le parti s’interroge à savoir à quoi ces milliards étant donné que le pouvoir ne met l’accent que sur les uniformes, les chaussures et les chaussettes acquises, de surcroit, dans les conditions de surfacturations et de détournements.

 

Avant de recommander au pouvoir de fournir des informations détaillées à l’Assemblée Nationale sur l’utilisation des budgets 2013-2014-2015 de la Défense, le parti s’interroge à savoir: (« où est la grande ambition? »), en rapport à loi d’orientation et programmation militaire ( LOPM) dont le budget est prévu à 1230 milliards FCFA. « Comme pour donner le vertige au peuple », la considère le Parena.

 

A la gabegie, le conférencier regrette aussi que dans un pays où les citoyens tirent le diable par la queue, de 9 milliards 300 millions FCFA en 2014, le budget de la Présidence grimpe à 14 milliards 600 millions, soit une augmentation de 57%.

 

A titre de comparaison, étale le conférencier que ‘’le budget 2015 des 10 principaux hôpitaux du Mali (Point G, Gabriel Touré, hôpital du Mali, Kayes, Kati, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao) est de 14 milliards 400 millions de FCFA. Le budget de la sécurité alimentaire de tout le pays en 2015 est de 500 millions de FCFA. Celui de l’alimentation de Koulouba est de 300 millions. Il était de 61 millions en 2013. A l’avènement du président de la République, il a été multiplié par cinq’’.

 

Par ailleurs, le conférencier déplore aussi que jusque-là, la vraie histoire de l’avion présidentiel est inconnue. Il ajoute la multiplication à 73 des voyages du président avec seulement huit à l’intérieur du pays.

 

En outre, lâche Tiébilé Dramé que le 8 milliards pour un pavillon présidentiel et 5 autres pour une (soi-disant) maison des hôtes sont d’autres dépenses de prestige qui connaitront de hausse sur le dos du contribuable.

 

Abordant de manière tranchée les récents scandales, le conférencier notera que le peuple attend toujours  la moindre mesure conservatoire qui conforterait la volonté politique de sanctionner ces pratiques dont la gravité se passe de commentaires.

 

S’agissant spécifiquement de ce qu’il convient d’appeler l’Affaire des 1000 tracteurs du Président, « Le PARENA maintient que l’opération des 1000 tracteurs est une histoire d’un délit d’initié, d’un marché de gré à gré déguisé effectué en violation flagrante de toutes les réglés régissant les marchés publics. C’est aussi l’histoire de surfacturations grossières et de rétro commissions. » Et ajoute, « Les bénéficiaires et les défenseurs de ce gré à gré déguisé prétendent qu’il y a eu “appel d’offres international”. Mensonge! S’il y avait eu “appel d’offres international”, ils auraient montré les journaux qui ont publié les annonces. »

 

Il signale également que  ‘’le rapport de la commission de dépouillement est formel: au chapitre Publicité, est écrit: ” Néant”! S’il y a eu ” appel d’offres”, il n’a pas été rendu public. Or la non publicité est une cause de nullité de toute la procédure (article 54-4 du décret n°8-485 PRM du 11 août 2011 abondamment cité par les uns et les autres).’’

 

Si dans sa réponse au PARENA, Toguna SA prétend avoir déposé son dossier le 30 avril, jour où selon le papier du gouvernement, “l’appel d’offres” a été rendu public, le Parena lui, s’inscrit en faux. Se fiant au rapport de dépouillement qu’il juge de formel, Dramé charge que Toguna a déposé son dossier le 22 mai, jour de clôture de “l’offre” et d’ouverture des plis entre 9h20 et 10h…ndlr. Accusant le silence des autorités, « nous sommes bien en face d’un délit d’initié et d’un gré à gré déguisé », soutient-il avec force.

 

Pour situer l’opinion le PARENA invite le Vérificateur Général à ouvrir une enquête impartiale pour faire toute la lumière sur cette affaire afin que  les tracteurs soient payés par l’État à leur juste prix. Et, ‘’au lieu d’endetter les paysans du Mali sur trois ans à un taux d’intérêt de 8.75%, le PARENA invite le président de la République à créer dans chaque cercle du Mali, un centre d’utilisation des tracteurs, d’affecter les tracteurs à ces centres qui les mettraient en location pour le temps nécessaire aux besoins des paysans. Les centres mettront en place des pools de conducteurs de tracteurs et s’occuperont de la maintenance et du carburant. Un tel mécanisme permettrait de généraliser et démocratiser l’accès aux tracteurs,  et d’amortir l’investissement.’’

 

Sur tout un autre chapitre qui a aussi défrayé la chronique : la démolition de dizaines de constructions privées à Suleymanbugu (Kati), le conférencier tranche que « les bases juridiques de la spectaculaire opération par laquelle le gouvernement a lancé des bulldozers contre des dizaines de  maisons  privées ne sont toujours pas claires. » Avant d’interroger : ‘’Sur quelle décision de justice définitive repose ce spectacle qui a réduit en gravats et poussières plusieurs centaines de millions d’économies de nos compatriotes dont certains triment à l’étranger pour investir au pays?’’ Et de finir par proposer aux autorités de s’en tenir aux règles de l’Etat de droit, de recourir à la justice et d’éviter les voies de fait.

 

Dans son exposé, le conférencier en rentrée politique n’épargnera pas la vie chère et des situations de détentions arbitraires précisément détaillées.

 

Sur le drame du 24 septembre à Mina où des Maliens ont péri, le PARENA  réitère son appel au Gouvernement à publier le nombre et la liste complète des victimes maliennes.

 

Et de conclure, « malgré les menaces et les injures orchestrées par la cellule noire installée à Koulouba à coup d’argent public, le PARENA ne se laissera pas intimider.

 

Parti républicain, résolument engagé dans l’opposition, il continuera son combat démocratique pour le relèvement et la renaissance du Mali », avise-t-il.

 

Pour terminer, depuis deux ans qu’il est au pouvoir, « le président de la République a instauré une gouvernance patrimoniale qui, si on ne prend garde, conduira à la privatisation de l’État et mènera le pays au mur. »

 

Enfin, il l’invite à changer de cap, à sortir de l’autisme et entendre les angoisses et les inquiétudes qui montent de partout, à  préserver la paix sociale, sauver la République et le pays, à mettre fin aux scandales et aux dérives qui ont jusqu’ici jalonné sa gouvernance.

source : La Rédaction

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