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Ces femmes qui comptent !!!: Mme Zeina Moulaye, chef de cabinet du ministère de la Réconciliation nationale

A 26 ans, celle qui dirige le cabinet du ministre de la réconciliation nationale allie allègrement le dynamisme et la compétence. Zeïna Moulaye, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, incarne l’avenir d’un Mali qui accorde une attention particulière à sa jeunesse.

Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahaby Ould Sidi Mohamed brise un grand préjugé en confiant la gestion de son cabinet à une jeune dame de 26 ans dans un pays où l’on exige plusieurs années d’expériences pour occuper de tels postes. Mme Zeina Moulaye puisque c’est d’elle qu’il s’agit confirme cet adage : « aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années». Elle est la plus jeune chef de cabinet dans l’histoire institutionnelle de notre pays. Son parcours n’a rien d’extraordinaire. Après son baccalauréat au Lycée français de Conakry, la jeune Zeina atterrit à l’Université Paris Sorbonne où elle étudie l’éco-gestion pendant deux ans. Elle rentre au Mali pour continuer ses études «Sup Management ». Là, elle décroche un Master en ingénierie financière.

Parallèlement à ses études, la jeune étudiante ne se laisse pas gagner par la facilité. Elle a mis à profit ses temps libres pour, comme on dit, prendre le pli professionnellement parlant. D’abord, elle travaille pendant plus de deux ans avec son père à BMA international. Elle consacre son énergie à développer un projet concernant la promotion des énergies renouvelables. La voilà ensuite en train  d’effectuer des stages dans des banques de la place comme la Bank of Africa, la Banque internationale pour le Mali (BIM-sa) et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) mais n’est nullement intéressée par les offres d’emploi de certains de ces établissements.

Relever le défi pour mériter la confiance !

Mme Zeina Moulaye devient auditrice au sein du cabinet Brysla Audit & Finance. Elle travaille avec certaines entreprises de la place. En octobre 2013, elle est nommée chargée de mission au ministère de la Réconciliation nationale. Une première expérience au service de son pays ! Rapidement elle se fait remarquer par ses idées novatrices et surtout son sens des responsabilités. Sa compétence se sent dans le traitement de dossiers confiés à elle. Ce qui n’échappe pas au ministre Zahaby. En 2015, celui-ci l’a choisi à la grande surprise pour diriger son cabinet.  Selon elle, le ministre a pris un risque énorme en choisissant un jeune de 26 ans. « Je dois relever le défi, être à la hauteur », rappelle-t-elle. « Je dois tout faire pour mériter la confiance. Il faut prouver que tu es là pour ce que tu vaux », déclare-t-elle.

Dynamique, agitatrice d’idées, elle reçoit, oriente et suit le traitement des dossiers conformément aux instructions du ministre. L’exercice de la fonction de chef de cabinet exige des sacrifices, donc un renoncement à la vie sociale. « Je n’ai pas envie de dire que c’est facile. Etre chef de cabinet n’est pas compliqué. Il faut être organisé, structuré…. », explique Mme Zeina Moulaye. Avec ses collaborateurs, elle a su développer un sens d’écoute et une approche très ouverte.

Rigoureuse, méthodique…. !

Rigoureuse, elle est à cheval sur les principes de transparence. Au niveau du cabinet, elle est appréciée par sa disponibilité, sa sociabilité, sa générosité et surtout sa courtoisie envers ses collaborateurs et interlocuteurs. « J’aime ce que je fais. J’aime mon pays », dit celle qui éprouve une grande satisfaction en apprenant l’impact de ses actions sur la vie des autres.

« Je suis une passionnée des finances. Le thème de mon mémoire portait sur la finance islamique », nous Confie-t-elle avec un large sourire. Pourquoi la finance ? Elle explique le choix de ce thème par l’influence de son père mais aussi par le faible taux de bancarisation au Mali. « Mon père m’a beaucoup influencée », dit-elle. Avec 16%, le taux de bancarisation demeure faible au Mali. Mme Zeina est d’avis que la finance islamique peut contribuer à rehausser le taux de bancarisation dans une société à plus de 90% de musulmans. A cause du ribat, elle pense que de nombreux grands commerçants ne sollicitent pas les services classiques de la banque. « La finance islamique a un avenir fou au Mali. Je trouve dommage qu’il n’existe pas de tels  dispositifs au Mali ».

Même si elle est consciente du rôle de la jeunesse dans le développement du pays, Mme Zeina Moulaye estime que les jeunes maliens sont handicapés par le manque de formation et d’éducation. « La jeunesse n’est pas formée. Je me sens privilégiée. Vous avez vu mon parcours, il n’a rien d’extraordinaire. J’ai eu la chance d’aller dans de bonnes écoles», lance-t-elle la main sous la joue après quelques secondes de réflexions. « On a des jeunes talents », le seul hic, semble-t-elle regretter est qu’ils « ne savent pas se vendre », explique Mme Zeina Moulaye en appelant les jeunes à se cultiver davantage.

Quid des femmes ?

Pour elle, « l’émancipation des femmes est égale au développement ». En tout en reconnaissant les barrières culturelles et religieuses, elle appelle les femmes à se battre. Elle se réjouit du fait qu’au Mali, « les femmes et les hommes ont le même salaire ». Selon elle, l’accès des femmes aux postes de responsabilité est satisfaisant, cependant « Il y a beaucoup à faire », ajoute-elle.

Zéina est membre de l’Association des jeunes arabes du Mali et sympathisante de l’Association « Disons non à la violence faite aux enfants ». Dans l’avenir, celle qui vient de participer à un programme de formation ‘’Management public’’ de l’Ambassade des Etats Unis entend œuvrer dans tout ce qui est relatif à la paix, la sécurité et la lutte contre le terrorisme. « J’ai envie de servir mon pays, d’aider les autres », souligne-t-elle avec modestie. Elle compte se battre pour le développement d’un Mali de paix et prospère dans une Afrique forte.

Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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